Qui se promène seul dans un cimetière la nuit ?

Je suis la résurrection et la vie… Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais.

Pas grand monde et en tout cas, pas moi. Tout comme je ne suis pas très à l’aise quand je veille seul un mort dans une chambre mortuaire ou chez lui. Certes, je sais bien qu’il ne peut rien contre moi et que sa mort n’est pas contagieuse, mais c’est comme ça et c’est normal. Car ce qu’on éprouve avec la mort, c’est l’angoisse de la solitude et la fragilité de notre existence. 

Nous mourrons tous. C’est une certitude. C’est peut-être même la seule certitude de notre vie. Saint Augustin écrivait : « Quand naît un homme, on fait toutes sortes de suppositions : peut-être sera-t-il beau, peut-être sera-t-il laid ; peut-être sera-t-il riche ? Peut-être sera-t-il pauvre ? Peut-être vivra-t-il longtemps, peut-être pas… Mais il n’est personne dont on dise : peut-être qu’il mourra, peut-être qu’il ne mourra pas. C’est la seule chose qui soit sûre dans la vie. La mort est la maladie mortelle que l’on contracte en naissant. »  Jésus lui-même a éprouvé l’angoisse face à la mort. Il a demandé à ses apôtres de veiller avec lui, de ne pas le laisser seul, d’accompagner son agonie. Si le Christ lui-même a ressenti cette angoisse, alors il est normal que nous aussi.

Qui peut nous en délivrer ? Seul l’amour peut vaincre la peur, la solitude et la mort. On le pressent lorsqu’on accompagne jusqu’au bout un proche malade. Certes, nous ne pouvons pas mourir à sa place ou avec lui, mais l’affection qui nous unit, la charité et la présence nous donnent de ressentir quelque chose de grand : l’amour plus fort que la mort.

Parce que Jésus est mort, lui seul peut nous rejoindre dans la mort. « [L]a porte de la mort est ouverte depuis que dans la mort habite la vie, c’est-à-dire l’amour » (Benoît XVI, Foi chrétienne hier et aujourd’hui). Jésus ne nous abandonne pas. Nous ne sommes plus seuls, jamais.