Méditation
Marie salue Elisabeth - le geste de paix
Après avoir été saluée par l’ange et s’être élancée en Visitation, Marie salue à son tour Élisabeth et échange avec elle des paroles de paix. Si la grâce nous traverse, elle habite aussi les autres. Marie l’a bien compris, puisqu’en partant en Visitation elle ne se replie pas sur le souci de sa propre maternité naissante, mais se préoccupe de celle de sa vieille cousine bientôt parturiente. Toute messe nous convie à ce décentrement-là.
Si, au début de la célébration, Dieu nous a adressé des paroles de salutation, à la fin, il nous invite à nous tourner les uns vers les autres, moins pour nous saluer que pour échanger entre nous un geste de paix. Ce geste, le prêtre nous invite à le poser juste avant de communier, comme s’il exprimait le but ultime de toute Eucharistie : former ensemble un seul Corps. « Devenez ce que vous recevez », chantons-nous parfois à la messe. Si nous communions au même pain devenu Corps du Christ, c’est pour former ensemble le Corps du Christ, son Église !
C’est donc bien le fait de recevoir le Corps du Christ qui fonde la communion et la solidarité des chrétiens entre eux. Nous ne sommes pas unis parce que nous nous aimons bien, que nous avons les mêmes idées ou les mêmes sensibilités, mais parce que communiant au même pain, nous sommes unis par la charité du Christ. Sans lui, il n’est pas de communion véritable et de paix durable.
Frères et sœurs, osons la Visitation les uns vis-à-vis des autres. Dans la charité du Christ, à la suite de Marie et d’Élisabeth, donnons-nous la paix !
Pour mieux comprendre le mystère du Corps du Christ, écoutons saint Augustin :
« Si vous voulez comprendre ce qu’est le Corps du Christ, écoutez saint Paul, qui dit aux fidèles : Vous êtes le Corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps (1 Co 12, 17). Donc, si c’est vous qui êtes le Corps du Christ et ses membres, c’est votre mystère qui se trouve sur la table du Seigneur, et c’est votre mystère que vous recevez. On vous dit : « le Corps du Christ », et vous répondez « Amen ». Soyez donc membres du Corps du Christ, pour que cet amen soit véridique. Pourquoi donc ce Corps est-il dans le pain ? Ici encore, écoutons l’apôtre Paul qui, en parlant de ce sacrement, nous dit : Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps (1 Co 10, 17). Comprenez cela et soyez dans la joie : unité, vérité, piété, charité ! Un seul pain : qui est ce pain unique ? Un seul Corps, nous qui sommes multitude. Rappelez-vous qu’on ne fait pas du pain avec un seul grain, mais avec beaucoup. »
Sermon 272, ed. des Mauristes 5, 1103-1104
À vous la parole
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