Bonjour, je suis le frère Jean-Jacques Pérennès et vous écoutez le podcast La Bible en continu de Prier dans la Ville. Avec mes frères de l'École biblique de Jérusalem, je vous propose de découvrir la Bible livre après livre. La traduction utilisée est la Bible de la liturgie.
Cette année, nous écouterons chaque semaine un chapitre du livre de Job, un livre dont les questions rejoignent nos vies. Pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? Nous lirons ensuite un psaume de lamentation et nous écouterons un chapitre de l'évangile de Luc.
J'introduirai chaque extrait pour que vous en goûtiez la saveur et en tiriez le bénéfice pour votre prière.
Livre de Job 8
Insensible à l’argumentation de Job qui clame son innocence, un deuxième ami, Bildad de Shouah, renchérit : « Vas-tu longtemps encore tenir de tels propos et donner libre cours à ce vent de paroles ? Dieu peut-il fausser le droit, le Puissant, fausser la justice ? Si tes fils pèchent contre lui, il les livre au pouvoir de leur crime. Quant à toi, si tu cherches Dieu, si tu supplies le Puissant, si tu es honnête et droit, alors, il veillera sur toi et rétablira ta demeure dans la justice […]. Vois : Dieu ne rejette pas l’homme intègre ». C’est si simple de se contenter d’une explication toute faite. Gustavo Gutierrez, dans son livre Job, Parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, décrit ces beaux parleurs comme « des théologiens sûrs de leur doctrine, mais inconscients du fait qu’elle n’a aucun sens et aucun rapport avec la souffrance humaine […]. Job, lui se sent certain non d’une doctrine, mais d’une expérience vitale [...]. Même en fouillant au plus profond de sa conscience et de son passé, il ne découvre en lui aucune faute justifiant la terrible souffrance qu’il subit ».
Implicitement, Job pressent que cette souffrance ne peut pas venir de Dieu, un Dieu qu’il « craint » au sens biblique, c’est-à-dire qu’il respecte et admire infiniment. Dès l’Exode et la sortie d’Egypte, Yahvé dit « avoir vu la souffrance de (son) peuple ».
Psaume 12
Dans un monde où les paroles trompeuses se répandent, l’âme se tourne vers Dieu pour trouver lumière et fidélité. Chaque cri de prière devient un acte de confiance, et le cœur reçoit la certitude que le Seigneur entend, protège et soutient ceux qui cherchent refuge en Lui.
Évangile de saint Luc 3
Après nous avoir dit que Jésus repart avec ses parents mener l’existence paisible d’un jeune enfant, une vie sans histoire en somme, Luc raconte ce que fait Jean, l’enfant d’Elisabeth : il « parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés » : le salut n’adviendra que pour ceux qui se repentent et se convertissent. « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu », fulmine-t-il. Une tout autre ambiance, en somme, que la vie de Nazareth. Jean est le Précurseur ; il alerte sur l’urgence de la conversion, afin de rendre ses contemporains accueillants au salut que Jésus vient apporter. Quand on lui demande : « Que devons-nous faire ? », Jean invite à être juste, à ne faire violence à personne, à partager ses biens. « Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ », conclut Luc dans son évangile. Ainsi s’achève, ce qu’il est convenu d’appeler, l’évangile de l’enfance que Luc est le seul à raconter avec l’évangéliste Matthieu.
À plusieurs reprises déjà, en particulier lors de l’annonciation à Marie, Luc a souligné que Jésus prend place dans la maison de David. Jésus est situé dans une filiation riche de sens pour le peuple juif. Cette filiation est réaffirmée de manière solennelle lors du baptême de Jésus dans le Jourdain. « Le ciel s’ouvrit », dit le texte et une voix venue du ciel déclare : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Luc prend alors la peine, comme le fait aussi Matthieu, de donner une généalogie détaillée de Jésus qui, par son père Joseph est descendant de David, fils de Jessé, et remonte jusqu’à Adam. Il accomplit ainsi la prophétie d’Isaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé ». Dans le monde biblique, les généalogies n’ont pas pour but d’établir une liste exacte des ancêtres ; il s’agit plutôt de donner une légitimité à un statut : ici la filiation davidique. Alors que Matthieu donne une généalogie qui situe Jésus uniquement dans l’histoire d’Israël, Luc omet certains noms et en intègre d’autres de manière à la rendre solidaire de l’humanité entière. Jésus est le nouvel Adam, prototype d’une humanité nouvelle comme cela sera explicitement affirmé dans les Actes des Apôtres, que l’on doit aussi à Luc.
Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de La Bible en continu, notre rendez-vous hebdomadaire et intégral avec la Parole de Dieu.
Si ce podcast vous a plu, soyez prophète. Partagez-le avec vos amis qui n'osent pas ouvrir la Bible. Que cette parole entendue grandisse en vous et porte son fruit.
Textes liturgiques © AELF, Paris
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