Dieu visite son peuple

Bonjour, je suis le frère Jean-Jacques Pérennès et vous écoutez le podcast La Bible en continu de Prier dans la Ville. Avec mes frères de l'École biblique de Jérusalem, je vous propose de découvrir la Bible livre après livre. La traduction utilisée est la Bible de la liturgie.

Cette année, nous écouterons chaque semaine un chapitre du livre de Job, un livre dont les questions rejoignent nos vies. Pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? Nous lirons ensuite un psaume de lamentation et nous écouterons un chapitre de l'évangile de Luc.

J'introduirai chaque extrait pour que vous en goûtiez la saveur et en tiriez le bénéfice pour votre prière.

Le récit fait alors intervenir trois amis de Job, Eliphas, Bildad et Sophar, qui tentent d’expliquer le malheur qui s’est abattu sur Job : à leurs yeux, c’est clair, le malheur est une punition de Dieu. Job estime être juste, mais « un mortel est-il juste devant Dieu, en face de son auteur, un homme serait-il pur ? » Pour retrouver le bonheur, il n’y a qu’un moyen : admettre sa faute et se repentir. C’est la morale traditionnelle de la rétribution : si je suis éprouvé, c’est que Dieu me fait payer mes fautes ; si je suis heureux, que tout va bien pour moi, c’est que Dieu a reconnu mes bonnes œuvres et me bénit. Le premier à parler ainsi est Élifaz de Témane. 

Nous savons d’expérience personnelle combien les consolateurs peuvent être insupportables, tant il est délicat de parler et de trouver les mots justes devant une personne éprouvée. Le cardinal Veuillot, ancien archevêque de Paris, avait appelé ses prêtres alors qu’il souffrait d’un cancer en phase terminale et leur avait dit : « Surtout, taisez-vous. Moi, j’en ai pleuré ». La tentation de moraliser est toujours grande, et nous avons du mal à ne pas avoir d’explication devant le cancer d’un enfant ou la mort d’une jeune maman. Comme c’est en soi insoutenable, la réponse humaine spontanée, héritée d’une vision païenne de Dieu, est que le malheur est un châtiment voulu par Dieu. « Heureux l’homme que Dieu corrige », disent les amis de Job. C’est aussi une réaction humaine : devant l’absurde, nous cherchons une explication. Gardons-nous de faire comme ces amis bien intentionnés qui prétendent expliquer le malheur. Osons débusquer dans notre inconscient cette conception d’un « Dieu pervers », justicier et non d'un Dieu de miséricorde.

Accablé par la fatigue et le poids de la faute, le cœur s’ouvre dans la prière, exprimant peine et confiance mêlées. Les larmes deviennent langage de l’âme, et le cri vers le Seigneur porte avec lui l’espérance de pardon et de consolation. Même dans la fragilité, l’âme retrouve force et paix dans la miséricorde de Dieu.

Le premier bébé à naître est Jean-Baptiste. À sa naissance, on l’appelle Jean, bien que personne ne porte ce nom dans la famille, signale l’entourage. Dès que ce nom est donné à l’enfant, Zacharie son père retrouve l’usage de la parole, qu'il avait perdu. « La crainte saisit alors tous les gens du voisinage, écrit Luc, et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? »

Quand Dieu intervient dans nos vies, il surprend, il y a de quoi être perplexes. Où cela va-t-il me conduire, sommes-nous tentés de dire ? Mystère du projet de Dieu sur l’humanité. Zacharie, inspiré par l’Esprit, annonce ce qui va se passer : le Dieu d’Israël, fidèle à sa promesse, fait surgir « la force qui nous sauve ». C’est par ce qu’il est capable de produire que la puissance du Sauveur à naître se laisse deviner : « nous arracher à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour nous conduire au chemin de la paix ». Contrairement aux divinités païennes qui engendraient la crainte, le Dieu que Jésus vient révéler veut nous conduire au bonheur et nous propose la paix du cœur.

Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de La Bible en continu, notre rendez-vous hebdomadaire et intégral avec la Parole de Dieu.

Si ce podcast vous a plu, soyez prophète. Partagez-le avec vos amis qui n'osent pas ouvrir la Bible. Que cette parole entendue grandisse en vous et porte son fruit.

Textes liturgiques © AELF, Paris