Faire un don

Jésus nous fait cette confidence : « Marie [de Béthanie] a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Luc 10, 42). Pour vivre de ce don de la vie contemplative, nous devons d’abord nous appuyer sur la grâce. Humblement, mettons-nous à l’école des grands priants.

Nous Vous rendons grâces, ô doux Jésus, qui, après Votre naissance, fûtes, avec de doux cantiques, loué des anges, cherché des pasteurs, et adoré des uns et des autres avec grande Joie et admiration. Accordez-nous, Seigneur, de persévérer joyeusement en Vos louanges, et, après que nous vous aurons cherché diligemment avec les pasteurs, de Vous trouver et de Vous posséder éternellement.

Père Louis de Grenade (1505 – 1588)

Réveille-toi donc, ô mon âme, secoue ce sommeil qui a duré toute ta vie! O Amour ineffable! ce que souffrent vos serviteurs devient méritoire par le désir de leur âme, et le désir de leur âme devient méritoire par le désir de votre charité infinie! O âme malheureuse qui-ne suis pas la lumière, mais les ténèbres, sors, sors donc de ces ténèbres éveille-toi, ouvre les yeux de ton intelligence et regarde l’abîme de la charité divine, sans voir, tu ne peux pas aimer ; et plus tu verras, plus tu aimeras ; plus tu aimeras, plus tu suivras et te revêtiras sa volonté. J’ai péché, Seigneur, ayez pitié de moi.

Sainte Catherine de Sienne (1347 – 1380)

Accordez-moi, Dieu miséricordieux, de désirer ardemment ce qui vous plaît, de le rechercher prudemment, de le reconnaître véritablement et de l’accomplir parfaitement, à la louange et à la gloire de votre nom.
Mettez de l’ordre en ma vie, accordez-moi de savoir ce que vous voulez que je fasse, donnez-moi de l’accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme.
Que j’aille vers vous, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, qui ne s’égare pas entre les prospérités et les adversités, tellement que je vous rende grâces dans les prospérités, et que je garde la patience dans les adversités, ne me laissant ni exalter par les premières, ni déprimer par les secondes.
Que rien ne me réjouisse ni me m’attriste, hors ce qui me mène à vous ou m’en écarte. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne, si ce n’est à vous. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de vous, Seigneur, et que tout ce qui vous touche me soit cher, mais vous, mon Dieu, plus que tout le reste.
Que toute joie me dégoûte qui est sans vous, et que je ne désire rien en dehors de vous. Que tout travail, Seigneur, me soit plaisant qui est pour vous, et tout repos ennuyeux qui est sans vous. Donnez-moi souvent de diriger mon cœur vers vous, et, dans mes défaillances, de les peser avec douleur, avec un ferme propos de m’amender.
Rendez-moi, Seigneur Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, sérieux sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de votre crainte sans désespoir, véridique sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l’édifiant de parole et d’exemple sans simulation.
Donnez-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant que nulle curieuse pensée ne détourne de vous, un cœur noble que nulle indigne affection n’abaisse, un cœur droit que nulle intention perverse ne dévie, un cœur ferme que nulle épreuve ne brise, un cœur libre que nulle violente affection ne subjugue.
Accordez-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui vous connaisse, un empressement qui vous cherche, une sagesse qui vous trouve, une vie qui vous plaise, une persévérance qui vous attende avec confiance, et une confiance qui vous embrasse à la fin.
Accordez-moi d’être affligé de vos peines par la pénitence, d’user en chemin de vos bienfaits par la grâce, de jouir de vos joies surtout dans la patrie par la gloire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. 

Saint Thomas d’Aquin (1225 – 1274)

Quelle est cette voix qui parle si doucement à mon cœur et qui console mon âme rejetée du ciel et de la terre ? (…)
Ô Père miséricordieux, mon doux frère, mon aimable époux, la seule joie de mon cœur, vous voulez donc m’écouter, me pardonner malgré mes bassesses et mon indignité ! Je vous adore, je vous bénis, je vous remercie, je me prosterne à vos pieds, et je vous offre votre Fils unique, mort pour nous sur la Croix : c’est l’arc-en-ciel de la paix qui vous fera oublier toutes mes iniquités.

Bienheureux Henri Suso ( 1295 – 1366)

Mon âme vous a désirée toute la nuit, et c’est du fond de mon cœur que je m’adresse à vous, dès le matin, ô sublime Sagesse. Je vous demande avec insistance de me rendre digne de votre présence ; c’est uniquement après elle que je soupire ; qu’elle éloigne de nous tous les périls ; qu’elle soit une source inépuisable de grâce pour mon cœur, et qu’elle l’influence de votre saint amour. Me voici donc, ô doux Jésus, je vous salue, je me prosterne devant vous, je conjure la multitude des anges, qui obéissent à votre moindre signe, de suppléer à ma faiblesse (…) que toutes les créatures s’unissent pour vous honorer, pour vous glorifier, pour bénir votre saint nom, qui est notre défense, notre bonheur, notre salut dans tous les dangers et dans toutes les occasions.

Bienheureux Henri Suso (1295 – 1366)

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