Le maître du repas goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau.
Méditation
Le vin changé en sang de l'Alliance nouvelle - la transsubstantiation
Invité à des noces à Cana de Galilée, Jésus changea l’eau en vin, accomplissant ainsi son premier miracle. Comment ne pas voir, dans ce changement de l’eau en vin à Cana, une figure de ce qui s’accomplit pour nous à chaque Eucharistie : le changement du vin en sang du Christ ? Pour dire le changement qui s’opère lorsque le pain devient le corps et le vin, le sang du Christ, la théologie a forgé un mot : transsubstantiation. Mot unique pour un phénomène unique.
Quand nous communions, ce n’est plus du pain que nous recevons. Certes, les accidents du pain demeurent : sa taille, son goût, sa couleur et sa consistance, mais ce n’est plus substantiellement du pain, c’est le Corps du Christ. On ne dit pas que le Christ devient pain. Ce n’est pas une « impanation » comme il a connu une incarnation. Pas davantage une consubstantiation comme si l’hostie consacrée était pour moitié du pain, et pour l’autre moitié Corps du Christ. Non, c’est une transsubstantiation : ça a toute l’apparence du pain, mais c’est le Corps du Seigneur !
À la question : qu’est-ce que je vois ? Je réponds du pain. À la question : qu’est-ce que c’est ? Je réponds, dans la foi : le Corps du Christ. Devant un si grand mystère, comment ne pas reconnaître humblement, comme le fait saint Thomas d’Aquin dans son hymne Tantum Ergo au Saint-Sacrement, que la foi supplée ici nos sens déficients ?
En reprenant les mots de cet hymne, que je puisse discerner, au-delà des apparences souvent trompeuses, la présence réelle du Seigneur, non seulement dans son Eucharistie, mais dans ma vie ordinaire.
Voici pour notre prière le texte français du Tantum Ergo emprunté à l’hymne Pange Lingua de saint Thomas d’Aquin :
« Il est si grand, ce sacrement !
Adorons-le, prosternés.
Que s’effacent les anciens rites
Devant le culte nouveau !
Que la foi vienne suppléer
Aux faiblesses de nos sens !
Au Père et au Fils qu’il engendre
Louange et joie débordante,
Salut, honneur, toute-puissance
Et toujours bénédiction !
À l’Esprit qui des deux procède
Soit rendue même louange. Amen. »
À vous la parole
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