
Frère Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond
Couvent de la Tourette à Eveux
Frère Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond
Couvent de la Tourette à Eveux
Évangile
Matthieu 28, 16-20
Écouter l'ÉvangileEn ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Ce n’est pas avant que Jésus leur apparaisse, c’est au moment même où il leur apparaît que certains ont des doutes. On pourrait s’en étonner, on pourrait les critiquer : mais enfin, est-ce donc possible de ne pas croire ce que l’on voit ? de ne pas voir ce que l’on voit ? Ces gens qui doutent, littéralement, ils n’en croient pas leurs yeux.
Je ne sais pas quelle aurait été ma réaction si j’avais été avec les onze : me serais-je prosterné, heureux de croire, croyant déjà ? Sur ce point, j’ai comme un doute. Heureux je suis, heureux de croire sans avoir vu (Jn 20, 29). Heureux que ma foi ne dépende pas de ce que mes yeux auraient peut-être refusé de voir, mais de m’appuyer sur qui m’a précédé, sur deux mille ans ou presque qui me disent : Il est ressuscité.
Ce que je vois, c’est dans la vie de tant et tant de saints, connus ou anonymes, c’est dans ma vie, des signes déjà de la résurrection, et cela m’aide à croire. On les connaît, ces signes, il peut être bon de se les raconter quand vient le doute : quand la violence n’a pas eu le dernier mot ; quand il faisait tant nuit, mais qu’on gardait farouche l’attente de l’aurore ; quand un pardon, quand une paix, quand elle n’a plus pleuré matin et soir, quand il a su avoir un mot d’amour.
Et, puisque toujours j’ai comme un doute, n’oublions pas cette finale de Matthieu : l’Évangile, heureux sommes-nous, l’Évangile ce n’est pas la foi sans aucun doute, c’est une foi mêlée de doute. L’Église, heureux sommes-nous, l’Église c’est gens qui doutent et c’est les mêmes gens qui croient.
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À vous la parole
8 commentaires
Rédiger un commentaire« Heureusement que nous doutons.
La personne qui ne doute pas est déjà un pécheur qui ne croit qu'en lui-même finalement.
Si nous ne doutions pas, où serait le mystère ?
Nous sommes toujours en recherc... »
monette - 18 mai 2023 - 20:53
« Il est évident que les gens qui croient sont les mêmes que ceux qui doutent. Parce que quand on ne doute pas on ne croit pas, on est sûr !
Et comme il n’y a rien de moins sûr que la foi d’une religion... »
Tomy - 18 mai 2023 - 17:01
« Le titre de votre méditation est amusante : jeu de mots ? L'avez-vous emprunté à Mme de Ségur? Sans doute que oui, et elle tombe juste ! Hier soir, en lisant l'évangile de ce jour , ce que j'ai resse... »
J.c - 18 mai 2023 - 16:02
« Merci pour cette méditation, oui bien souvent nous doutons mais le Seigneur est toujours présent en chacun de nous pour aider, Il nous envoie son Esprit Saint qui nous éclaire dans notre quotidien. ... »
Claude - 18 mai 2023 - 8:50
« Bonjour, avec du retard je viens d'écouter votre commentaire sur "gens qui croient, gens qui doutent. Cela est tellement rassurant de nous déculpabiliser sur les doutes que l'on peut avoir. Nous ne so... »
chantal - 18 mai 2023 - 8:35
« La Foi fait partie du doute.
La Foi ne se raisonne pas, elle est un don de Dieu, une grâce.
Croire, ce n'est pas un savoir, c'est faire confiance. Et, dans la confiance, on se donne, on croit tout sim... »
Geneviève - 18 mai 2023 - 8:35