Bonjour, je suis le frère Jean-Jacques Pérennès et vous écoutez le podcast La Bible en continu de Prier dans la Ville. Avec mes frères de l'École biblique de Jérusalem, je vous propose de découvrir la Bible livre après livre. La traduction utilisée est la Bible de la liturgie.
Cette année, nous écouterons chaque semaine un chapitre du livre de Job, un livre dont les questions rejoignent nos vies. Pourquoi le mal ? Pourquoi la souffrance ? Nous lirons ensuite un psaume de lamentation et nous écouterons un chapitre de l'évangile de Luc.
J'introduirai chaque extrait pour que vous en goûtiez la saveur et en tiriez le bénéfice pour votre prière.
Livre de Job 1-2
Le Livre de Job est un des grands livres de la Bible. Il peut rejoindre chacun, croyant en Dieu ou non, car il tourne autour de la question du mal et de la souffrance de l’innocent. Cette souffrance nous parait d’autant plus scandaleuse, à vues humaines, si l’on croit en Dieu. Comment un Dieu bon peut-il permettre cela ? Le théologien péruvien Gustavo Gutierrez, auteur d’un livre intitulé Job. Parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent, écrit : « Depuis des siècles, la figure de Job clame le mystère de la souffrance de l’innocent face à Dieu. Car Job est un croyant rebelle. Rebelle à la souffrance innocente, à une théologie qui la justifie et même à l’image de Dieu que présente cette théologie. La douleur humaine est le terrain dur et exigeant sur lequel se joue le langage sur Dieu, et c’est elle qui en assure la portée universelle ».
La force du livre de Job réside son seulement dans la gravité du sujet qu’il aborde mais aussi dans la manière dramatique de débattre la question : c’est Dieu lui-même qui est mis en procès par Job. Soumis à une épreuve qui est au-dessus de ses forces et qui lui semble injuste, Job exprime sa plainte devant Dieu, tout en lui redisant sa confiance : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que le nom du Seigneur soit béni ». Comme dans un procès, trois avocats, qui se présentent comme ses amis, vont plaider, plutôt en sa défaveur: n’est-il pas présomptueux pour un humain de demander des comptes à Dieu ? Qui peut prétendre être tout à fait innocent ? Pour qui se prend-il ? Job se défend, et au long des pages, dit une détresse dans laquelle le lecteur peut se reconnaître. Il met des mots sur l’expérience de l’anéantissement et se rebelle contre ces soi-disant amis qui parlent de la souffrance à la légère et prétendent pouvoir l’expliquer. Face à des conseillers importuns qui prétendent expliquer le mal en le justifiant – tu es puni car tu as péché – Job laisse doucement naître en lui la certitude intime que Dieu l’accompagne sur ce chemin d’épreuve. Comme dans la figure du Serviteur souffrant dans le Livre d’Isaïe, le Livre de Job nous aide à déconstruire une image fausse de Dieu et nous conduit vers la figure de Jésus donnant librement sa vie pour le salut du monde. Job ne livre pas l’explication de l’origine de la souffrance ; il incarne plutôt une expérience où la douleur fait naître une réponse face à l’énigme du mal : la souffrance devient un espace de solidarité, où l’homme partage la condition douloureuse de son frère et s’humanise dans la compassion.
Le Livre de Job commence par un dialogue entre Yahvé et Satan. Celui-ci a remarqué la belle conduite de Job, un homme d’une grande intégrité morale, mais le soupçonne d’être prêt à abandonner sa soumission à son Dieu s’il connaît une véritable épreuve. Yahvé permet que Job soit éprouvé, sans que soit portée atteinte à sa vie : la vie heureuse de Job est soudainement brisée par une succession de malheurs qui le dépouillent de sa famille et de ses biens. Il perd coup sur coup son bétail, ses enfants et sa propre santé. Un ulcère malin va le marquer « depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête ». Poussé par sa femme à maudire son Dieu, Job reste inflexible et répond : « Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ! ». En deux courts chapitres, le sujet est posé : comment Dieu peut-il permettre le malheur du juste ? Cette question hante toute l’histoire humaine. Elle peut parler à chacun de nous.
Psaume 3
Quand l’angoisse est là et que les ennemis semblent se multiplier, le cœur se tourne vers le Seigneur pour trouver protection et force. La prière devient refuge et repos, un souffle de confiance qui soutient l’âme au milieu des épreuves. Même dans la détresse, la présence de Dieu éclaire et relève celui qui s’abandonne à lui.
Évangile de saint Luc 1, 1-25
Nous allons parcourir ensemble cette année l’évangile de Luc qui a la particularité de se prolonger dans le Livre des Actes des Apôtres également attribué à Luc. Dans ce premier livre, Luc nous raconte les faits et gestes de Jésus, en s’appuyant sur une tradition qu’il a reçue ; lui-même n’a pas connu Jésus. Dans le Livre des Actes, il nous décrira les fruits de la vie du Christ ressuscité dans la vie des disciples de Jésus.
L’évangile de Luc est rédigé en grec, une langue qui souligne son enracinement dans le monde hellénistique : il témoigne ainsi du passage de l’Évangile du monde palestinien au monde grec. L’Église, au cours de son histoire, aura à vivre plusieurs passages dans des cultures nouvelles. À la manière des historiens de son temps, Luc a le souci de la clarté dans son exposé ; il souligne qu’il s’est informé avec soin et insiste sur la crédibilité du message qu’il transmet : la Révélation de Dieu en Jésus-Christ. Le bibliste Augustin George disait que « Luc est le peintre de la douceur du Christ ». Page après page, il va nous conduire du mystère de la naissance de Jésus – c’est l’évangile de l’enfance- au mystère de sa Résurrection, qui va se déployer par l’intermédiaire des disciples jusqu’aux confins de la terre. Nous commençons par l’épisode de l’annonce de la naissance de Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus.
Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de La Bible en continu, notre rendez-vous hebdomadaire et intégral avec la Parole de Dieu.
Si ce podcast vous a plu, soyez prophète. Partagez-le avec vos amis qui n'osent pas ouvrir la Bible. Que cette parole entendue grandisse en vous et porte son fruit.
Textes liturgiques © AELF, Paris
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