Bonjour, je suis le frère Jean-Jacques Pérennès et vous écoutez le podcast « La Bible en continu » de Prier dans la ville. Avec mes frères dominicains de l’École biblique de Jérusalem, je vous propose de découvrir la Bible, livre après livre. La traduction utilisée est la Bible de la liturgie.
Cette année, je vous invite à écouter chaque semaine un passage de 5 petits livres de l'Ancien Testament - Ruth, Esther, Qohelet, le Cantique des cantiques et les Lamentations - suivi d'un psaume et un passage de l'évangile de saint Jean. J’introduis chaque extrait pour que vous en goûtiez la saveur et en tiriez bénéfice pour votre foi.
Cantique des cantiques 1, 1 - 3, 5
Voilà un livre de l’Ancien Testament qui a rendu perplexe plus d’un. Non seulement, Dieu n’est pas mentionné, mais les passages assez érotiques ne manquent pas. En fait, c’est un poème ; un poème est fait pour être lu et non commenté. Classé dans les Megillot -les rouleaux- dans la Bible hébraïque et dans les Livres de sagesse dans la Bible chrétienne, il s’agit d’un chant amoureux, structuré comme un dialogue où deux voix se répondent en des termes très réalistes qui ont parfois surpris : « Qu’il me baise des baisers de sa bouche » (1, 2a) – « Tes amours sont plus délicieuses que le vin » (1, 2b).
Comme de nombreux textes de la Bible, le Livre que nous connaissons serait le résultat de rédactions successives, dont les traces apparaissent comme autant de strates : il y a des emprunts à des chants d’amour de l’Égypte ancienne et de la Mésopotamie, repris ensuite à l’époque exilique et post exilique durant laquelle les auteurs bibliques avaient coutume de « reprendre des textes anciens, cités plus ou moins librement, et les réinterpréter dans la perspective du moment présent » (Cahiers Évangile, 85, p. 28). Ce texte aurait probablement été rédigé vers la fin du 5e s. à l’époque de la restauration de Néhémie, et donc des livres de Jonas et de Ruth. Depuis, son interprétation a beaucoup stimulé les commentateurs.
Le sens littéral du Cantique, la célébration des noces, s’identifie à son sens allégorique : la relation nuptiale de Dieu et d’Israël. Ainsi, ce récit « se dévoile comme le récit dramatique, en progression de chant en chant, de l’histoire de l’amour de Dieu et du peuple choisi …. Le Cantique des Cantiques apparaît alors comme un commentaire allégorique qui prolonge les textes nuptiaux de la littérature prophétique depuis Osée, pour les conduire jusqu’à ce point d’accomplissement de l’Alliance… qui est l’espérance renouvelée du temps qui suit l’exil : un jour, Dieu sera connu par Israël et aimé d’amour, en pleine vérité, comme l’entrevoit la finale du chapitre 2 du livre d’Osée » (Cahiers Evangile, 85, p. 29-30).
Cette clef de lecture étant posée, laissons-nous porter par ce texte au cours desquels un couple amoureux chante son amour, la joie de la présence de l’être aimé, mais aussi la douleur de son absence, l’intensité de l’attente et du désir : « J’entends mon bien-aimé, voici qu’il arrive ». « Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle, lève-toi, viens ! ». « Mon bien aimé est à moi et moi à lui ». Ce dialogue évoque irrésistiblement la formule de l’Alliance qui revient sans cesse dans l’Ancien Testament : « Vous êtes mon peuple et je suis votre Dieu ». C’est un hymne à la fidélité de Dieu.
Psaume 40
Ce psaume récité durant l’Office de la Passion et l’Office des défunts exprime avec une grande densité d’expérience humaine ce que vit un homme qui se sent condamné : alternance de moments d’abattement et de moments où la confiance revient chez celui qui sait que Dieu est fidèle.
Évangile de saint Jean 18, 1-27
Le récit de la Passion se passe de commentaire. La gravité du moment invite plutôt au silence et à la prière. Rien n’est épargné à Jésus : la trahison de Judas puis le manque de courage de Pierre, la lâcheté de Pilate, les sarcasmes de la foule, le crucifiement aux côtés de bandits, la présence douloureuse de sa mère et des femmes proches qui assistent à cette agonie. “Et Jésus se tait”. Écoutons ce texte dans le recueillement, avec au cœur une immense action de grâce pour Celui qui donne sa vie librement, par amour, pour le salut du monde. Dans ce geste inouï, il se fait proche de tant d’innocents qui connaissent une mort injuste.
Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de "la Bible en continu", notre rendez-vous hebdomadaire et intégral avec la Parole de Dieu.
Si ce podcast vous a plu, soyez prophète. Partagez-le avec vos amis qui n'osent pas ouvrir la Bible. Que cette parole entendue grandisse en vous et porte son fruit.
Textes liturgiques © AELF, Paris
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